20 juin - 4 juillet 2019

Ubatuba, Brazil


Bom dia, tudo bem ?

Des vagues, des singes, des paresseux, des avocats bien mûrs, de belles rencontres, la jungle, la mer ! J'ai retrouvé une très bonne amie, nous étions volontaires dans une maison écolo, avec un couple brésilien, une Argentine et un Norvégien. L'ambiance était géniale. Tranquille, pleine de vie. Je ne me lassais pas des jours qui se ressemblaient tous mais qui me comblaient de bonheur.

J'achète ma première planche de surf, une 6'3, 32 L, toute fine et toute légère.

Sur ma planche le matin, le soleil encore frais, l'eau douce et berceuse, j'étais heureuse. À chaque session, cet instant précis où j'attendais la vague était précieux, et il l'est toujours. Plus rien n'existe. À part mon corps, mon esprit et l'eau. Un plaisir intense. Une joie intérieure resplendissante. Joie que j'ai vécue à chaque session, au Costa Rica, en Colombie, en Équateur, au Pérou et au Brésil.

Mais aussi avant mon voyage, en Inde, à Lanzarote, dans les Landes en France, en Espagne, au Porto Rico, en République Dominicaine, et jusqu'à ma toute première session à San Francisco, à mes douze ans, où j’avais écrit dans mon journal intime : “meilleur sport du monde” (j’ai dû ensuite attendre environ dix ans avant de pouvoir resurfer !).

Je ne peux ignorer le bien-être que le surf me procure. Il est vital. Primaire. J'ai pu guérir, en partie grâce au surf, d'un burn-out et d'un mal-être profond. J'ai pu prendre des décisions, grâce au surf, qui ont changé ma vie pour le meilleur.




Parfois, il est difficile de comprendre pourquoi le surf rend tellement accro, pourquoi certaines personnes lâchent tout pour ce sport. Mais imaginez ôter des mains d’un peintre ses pinceaux. L’obliger à rester chez lui sans qu’il puisse habiller ses toiles.

Le surf et tout ce qui l’entoure, c’est un peu comme mon buisson-ardent. Le buisson-ardent -“un feu qui ne se consume pas” - représente dans la Bible la manifestation de Dieu à l’Homme. Bon, le surf n’est pas mon Dieu non plus - tel un Poséidon Hawaïen que j’aurais aperçu dans l’ombre d’un tube ? Non, non loin de là. Mais plutôt une révélation qui m’a comblée de paix, d’une sérénité douce et ondulée, dans laquelle je me laisse bercer.


Un buisson que je m’efforce de ranimer sur mon chemin, pour ne pas perdre de vue l’étincelle qui m’anime dans tous mes projets.



Parfois, la vie fait qu’il semble s’éteindre. Et je m’efface doucement... Je tente de combler le manque par d’autres activités. Mais l’appel à la quête de la prochaine vague est si fort que je trouve toujours un moyen de repartir.

Ce voyage ne fait que concrétiser un projet de vie que je construirai autour d'une leçon essentielle : donne le temps à ce qui te fait du bien. Trouve ton buisson-ardent. Une fois que nous avons trouvé la passion qui brûle en nous, celle qui nous procure une vitalité contagieuse, une joie fervente qui ne demande qu'à être partagée, efforçons-nous de donner du temps à cette passion. De la cultiver. De continuer à apprendre. Car la partager fera du bien aux autres : c'est leur donner envie de trouver ce qui les fait réellement vibrer.



pictures by Fanny @fm9312