Bon.

Faut pas oublier aussi qu'on gèle ici. Il n'y a pas d'électricité dans les maisons en pierre, pas de douche, il faut se réveiller à quatre heures du matin tous les jours et il y a tout le temps, mais alors tout le temps du vent. Et quand je parle de vent, c'est le Mistral, mais furieux, déchaîné, qui vous crache dessus en hurlant. Cinq minutes en dehors du 4x4 pour prendre une photo, pas plus.

J'avoue qu'après cinq jours, je n'en pouvais plus. La terre est bien belle, mais là, je ne rêve que d'une bonne douche chaude, de draps propres et d'une grasse mat'.




Malheureusement, mon côté poule de luxe va devoir attendre encore un peu. Je dois d'abord retourner à Tupiza, un village aux motels pas terribles, avant de traverser la frontière pour rejoindre une amie à Humahuaca en Argentine (où j’ai dû faire du stop pendant des heures à cause d’une grève nationale de bus).

Je suis crevée. Le surf me manque énormément. Et puis, ces dernières semaines, je n'ai pas rencontré beaucoup de monde, et les rares rencontres m’ont déçu. Les auberges étaient quasiment vides, peut-être à cause de la basse saison. J'ai même dormi dans une auberge de vingt lits, avec moi comme seule occupante. J'y ai ressenti un mélange de joie et d'anxiété : joie d'avoir la douche pour moi toute seule et une chambre dénuée de ronfleurs, mais anxieuse de cette solitude grandissante. Manque de bol.

J'ai un petit coup de blues. Il paraît que ça arrive souvent, au milieu d'un long voyage...