16 mai 2019

En route vers Cusco, Pérou

La fenêtre m'offre la vision d'une mort imminente : le bord de la route qui plonge le long d’une falaise sans fin, et tout en bas, des vestiges de bus et voitures qui, juste avant nous, avaient oublié de ralentir.

Ici et partout en Amérique du Sud, surtout en Colombie, Équateur et au Pérou, les trajets en bus en pleine montagne ont été pour moi une immense source de stress et d'anxiété. Les conducteurs vont si vite que les roues semblent se détacher de la route lors des virages, et que même les locaux prient parfois le ciel pour sortir vivants de ces trajets interminables.















Les joues pleines de coca pour tenir la fatigue, les chauffeurs doublent à toute allure en sens inverse alors qu'un énorme camion arrive en face. Mais par quel miracle arrivent-ils à se frayer un chemin entre le bord de la route – dénuée de barrière de sécurité bien sûr – et le camion ? J'admire leur prouesse en conduite, mais redoute une faute d'inattention qui serait fatale. Mais je n'avais pas l'impression qu'ils craignaient la mort. Comme s'ils n'avaient rien à perdre.

J'aimerais ne pas avoir peur de la mort. Cela me procurerait un sentiment de liberté profonde.